A la série "The Romantic Piano Concerto" succède chez le label Hyperion la série "The Classical Piano Concerto" inaugurée par cet album. Natif de Caslav (Bohême), pianiste et compositeur, Jan Ladislav Dussek (ou Dusik) séjourna aux Pays-Bas, en Allemagne et à Saint Pétersbourg puis à Paris, où il enthousiasma Marie Antoinette. Dès les débuts de la Révolution il se réfugia en Angleterre, où il travailla avec le facteur de piano-forte John Broadzood et participa aux mêmes concerts que Joseph Haydn. S'étant enfui en 1799 pour éviter la prison pour dettes, il reprit sa carrière de pianiste itinérant, qu'il termina au service de Talleyrand, et mourut au château de Saint-Germain-en-Laye. Son abondante production est centrée sur le pianoforte—concertos, plus de trente sonates dont certaines purent influencer Ludwig Beethoven—et à un moindre degré sur la harpe. Les trois concertos retenus se situent en des périodes bien différentes de sa carrière. Composé avant 1783, en deux mouvements seulement, celui en sol maheur op. 1 nº 3 est encore typiquement XVIIIème siècle, mozartien pourrait-on dire. Publié en 1795, destiné à plaire au public londonien, celui en ut majeur op. 29 débute (fait exceptionnel) par une introduction lente, comme les symphonies de Joseph Haydn, et fait davantage appel à la virtuosité pure. Celui en mi bémol majeur op. 70 (1810), le plus vaste des trois, relève du reomantisme en ses débuts, comme ceux de Carl Maria von Weber ou de Johann Nepomuk Hummel.
Ce n'est pas la première fois que sont enregistrés des concertos pour piano de Jan Ladislav Dussek, mais on n'a ici, dans les meilleures conditions, que des premières mondiales. Le pianiste Howard Shelley est fait pour cette musique, ce don’t témoigne, toujours chez Hyperion, son intégrale Muzio Clementi.