Le minutage généreux permet de réunir les cinq partitions que Mozart offrait à son ami et souffre-douleur Leutgeb. On apprécie l'ordre dans lequel Halstead a gravé les concertos, fidèle à leur vraie chronologie (le nº1 est en fait le quatrième); on savoure également les sonorités d'un cor naturel sans piston qui oblige certes le souffleur à de périlleuses accentuations mais déploie des couleurs contrastées, des plus flûtées aux plus cuivrées.
De petites modifications ont été apportées aux partitions. La fin du mouvement initial du KV417 a ainsi été retravaillée par Halstead et Zachary Eastop pour y introduire la cadence manquante et densifier les ornements de la dernière intervention du corniste. Pip Eastop a lui-même repris le Rondo concluant le KV412, laissé inachevé par Mozart. Il en faudrait plus pour dépayser le mélomane captivé par le jeu et les timbres du soliste. Certes avec le cor naturel on perd en confort, en souplesse d'articulation, en projection dynamique mais Eastop s'en sort mieux que bien: il compense la relative raideur de certains phrasés par le brio du grand geste et une belle aisance des sons bouchés (la main dans le pavillon). A cet égard, il ne dépare pas à côté du légendaire Hermann Baumann, mais celui-ci était accompagné par un Harnoncourt au top. Halstead reste plus sage avec des tempos souvent aplanis et un orchestre monochrome.
De bonne facture, le Quintette KV407 avec les premiers pupitres du Hanover Band démontre la capacité du corniste britannique à tirer le maximum de son instrument.