Schumann disait de lui : 'Que veut-il de plus qu’amuser et devenir riche?' Heinrich Herz né à Vienne au début du XIXème deviendra vite Henri Herz à Paris où il est premier prix du conservatoire à 15 ans, professeur de piano au même conservatoire à partir de 1842. Riche, il l’est déjà; au milieu des années (18)40, sa manufacture fabrique 400 pianos par an et emploie une centaine d’ouvriers. Ses pianos obtiennent le premier prix à l’exposition universelle de Paris en 1855. Amuseur, il l’a été pendant ses cinq années de voyage aux États-Unis, de 1846 à 1851 lorsqu’ il envisageait des concerts à 40 pianos. Le réalisme l’a amené à réduire ses intentions à 8 pianos, ce qui reste encore une gageure aujourd’hui. Pédagogue renommé, c’est lui qui formera la jeune pianiste Marie Trautmann-Jaëll si appréciée de nos pianistes Eduardo Del Pueyo, hier, ou Jean-Claude Vanden Eynden, aujourd’hui. Herz est l’auteur de 8 concertos pour piano dont le sixième, dédié au Roi Guillaume III des Pays-Bas, ajoute une partie chorale à l’orchestre.
Avec ce troisième enregistrement de la série The Romantic Piano Concerto, Hyperion termine l’intégrale des concertos, à l’exception du concerto choral mentionné ci-avant; le volume #35 regroupait les 1er, 7ème et 8ème concertos , le #40 les 3ème, 4ème et 5ème. Hormis la fantaisie sur des airs de Donizetti qui a été publiée en 1850, les autres oeuvres pour piano et orchestre enregistrées ici datent de la jeunesse du compositeur. Il a 24 ans lorsqu’il écrit les Variations Rossini, 27 ans pour le Deuxième Concerto et 29 pour la Grande Polonaise. Ce sont des partitions pleines de charme, de mélodies et de traits virtuoses. Herz évoque inévitablement ses aînés Hummel (1778-1837), Ries (1784-1838) et Moscheles (1794- 1870). Howard Shelley est à l’aise dans ces pièces tant comme chef que comme soliste. Il en transmet l’exubérance et la spontanéité.
L’éditeur Hyperion qualifie ces oeuvres de pop music de son temps; il n’a pas tort.