Hyperion avait consacré à Henri Herz deux volumes de sa série The Romantic Piano Concerto déjà avec Howard Shelley et l'orchestre de Tasmanie, réunissant les Concertos nº 1, 7 et 8 d'une part et les Concertos nº 3, 4 et 5 d'autre part. Rappelons que Heinrich Herz, venu tout jeune en France, s'inscrit au Conservatoire en 1816 puis francise son prénom et mène une triple carrière de facteur de pianos, de pédagogue et d'interprète, s'imposant dans le Paris romantique. Ses concertos faute de génie, offrent toute la virtuosité imaginable, un style agréable et quelques peu superficiel mais aussi cet équilibre entre quelques traits romantiques et un langage toujours très classique. On a peine à croire qu'il ait été le contemporain de Berlioz. Son Concerto nº 2 vaut sur tout pour un beau mouvement lent de caractère rêveur et intimiste. Selon l'usage du temps, il joue brillamment avec des thèmes d'opéra à la mode. La Fille du régiment de Donizetti, et l'Otello< ?i> de Rossini. La Grande Polonaise brillante est de la même famille et a même un petit air de Chopin même si, en 1827, Herz ne pouvait connaître le jeune Polonais. Il s'agit donc d'une communauté de vue. Howard Shelley connaît ce répertoire mieux que personne et maîtrise parfaitement le canto spianato, les traits perlés, et le brio vif-argent de cette musique, Herz a la main moins légère sur l'orchestre ce que l'ensemble de Tasmanie ne peut dissimuler.