Lalo est essentiellement connu pour trois œuvres; le Concerto pour violoncelle ; la Symphonie espagnole et Le Roi d’Ys; que l’on ne joue plus beaucoup: Or; il fut d’abord un grand professionnel de la musique de chambre, qu’il défendit longtemps comme altiste du quatuor Armingaud, le premier quatuor professionnel français d’après 1870. Il fut mal reconnu pour cela et il ne faut pas s’étonner qu’il ait un jour déclaré que sa véritable patrie musicale était l’Allemagne. Ses deux premiers trios datent du début des années 1850. Le premier affirme des goûts classiques ou d’un romantisme tempéré, avec notamment un mouvement lent d’un charme absolu.
Le deuxième à peine postérieur est d’un style plus heurté et contrasté, et porte en lui cette violence et cette pulsation qui deviendront des marques de fabrique de Lalo. Le troisième est plus connu et a assez souvent enregistré seul. Les tendances du deuxième s’y développent pleinement, en particulier dans le scherzo obsessionnel dont Lalo fera une brillante page symphonique.
Les chercheurs de raretés chineront pour trouver la version du Trio Parrenin (Koch) mais l’on trouve deux bonnes versions des trois Trios de Lalo par le Trio Florilège (Polymnie) et le Trio Parnassus (MDG).
Cette nouvelle intégrale surclassse toutes les précédentes, à la fois par les qualités de la prise de son et par l’équilibre du Trio Leonore; qui sait trouver les accents énergiques mais aussi toute la légèreté et la simplicité qui caractérise toujours la musique romantique française.