Les cinq concertos pour piano de Beethoven ne représentent qu’une toute petite partie de la foisonnante production du tournant des XVIIIe et XIXe siècles, due aux Dussek, Hummel, Cramer et autres Steibelt. C’est la première fois que paraissent en CD des concertos de ce dernier, inscrits comme deuxième volume, après celui consacre a Dussek, de la série Le Concerto pour piano classique. Ces œuvres s’inscrivent tout a fait dans leur époque: virtuoses, de dimensions plutôt vastes et de syntaxe un peu lâche. Le Concerto en mi majeur «L’Orage», sans doute le plus populaire de l’auteur, date de la fin des années 1790. Il doit son surnom a son finale, dont on a eu il y a peu une version pour piano seul jouée par Anna Petrova-Forster (Forgotten Records): orage (épisode en mineur) pas très agite, tout simplement menaçant. Le Concerto en mi bémol majeur «A la Chasse», publie en 1802, se termine comme il se doit par un rondo a 6/8 marque par les appels des vents.
Dans ces deux pièces, le mouvement médian repose sur un air populaire écossais, comme parfois chez J.C. Bach ou Dussek. Après avoir oscillé entre Paris et Londres, Steibelt termina sa carrière a Saint Petersbourg. C’est là qu’est donné vers 1816 son Grand Concerto militaire en mi mineur: en deux mouvements seulement, dont le second au rythme de marche et a l’instrumentation appropriée. Howard Shelley est un grand spécialiste de ce répertoire, celui du piano du temps de Beethoven. On se souvient notamment de son intégrale Clementi. Les concertos de Steibelt, n’ont pas tout a fait le même niveau que ceux de Dussek, mais ils sont joues avec la même aisance et la même vitalité.