Dans ce septième volume d'une collection dédiée aux concertos romantiques pour violoncelle, Alban Gerhardt nous invite à découvrir quatre œuvres pour violoncelle de Fitzenhagen, émérite violoncelliste allemand, compositeur autodidacte d'une soixantaine de pièces pour son instrument. Bien qu'agrémentées d'habiles formules destinées à faire briller le soliste, ces œuvres assez peu originales ne figurent plus guère au répertoire. Et si le nom de Fitzenhagen est encore familier, c'est grâce à sa collaboration avec Tchaïkovski, qu'il rencontra lors de son installation à Moscou et don’t il remania profondément les Variations Rococo. La théâtralité de la brève et roborative introduction orchestrale du Concerto nº 1 et l'entrée virtuose du soliste illustrent parfaitement l'esprit superficiel et brillant des partitions.
Comme dans ses enregistrements des concertos de Vieuxtemps, Gerhardt se joue des difficultés techniques avec une aisance impressionnante qui parvient partiellement à éclipser la grandiloquence de la partie orchestrale. La Ballade permet d'admirer la sonorité chaleureuse du violoncelle, en parfaite symbiose avec le chant de la clarinette. Sans faire oublier les enregistrements de Rostropovitch (EMI) ou de Mørk (Virgin), l'interprétation des Variations Rococo séduit par son panache, soliste et orchestre dialoguant sur un pied d'égalité alternant lyrisme et brio. Un beau disque à conseiller aux mélomanes curieux d'affermir leur connaissance du répertoire pour violoncelle.