Le pianiste Stephen Hough n’a jamais été un musicien qui se limitait à la facilité et au répertoire usuel, et souvent trop étriqué, des concertistes. Ainsi, il se lance ainsi à l’assaut de l’une des plus belles merveilles de la littérature concertante: le concerto de Dvořák. Curieusement, cette partition ne s’est jamais imposée comme l’un des piliers du répertoire comme l’est devenu son équivalent pour violoncelle… Pourtant, la partition comporte les envolées lyriques et les évocations slaves qui plaisent tant au public…
Accompagné par, rien moins, que le City of Birmingham Symphony Orchestra et son (ex) directeur musical Andris Nelsons, Stephen Hough livre une superbe interprétation aux teintes ombragées des forêts de Bohème et aux climats emportés et romantiques. L’entente avec le chef, dont la virtuosité n’est plus à démontrer, est un modèle du genre. Dans une discographie toujours dominée par la référence Richter/Kleiber (Warner), cette nouvelle lecture se fait une belle place.
Cheval de bataille absolu, le concerto de Schumann peut compter sur lecture originale et personnelle de Stephen Hough. Ses tempi assez lents surprennent quelque peu, mais ils permettent au musicien de sculpter un matériau musical dont chaque dynamique ou nuance deviennent lisibles. Le travail avec l’orchestre est, là encore, exemplaire, tant les détails du discours s’imbriquent parfaitement. Certes, la discographie est bardée de références, mais cette lecture à des solides arguments à faire valoir face aux lectures Lupu/Previn (Decca) ou Kovacevich/Davis (Philips).
La prise de son est quant à elle un modèle de clarté et de réalisme. Venant après une relecture radicale des concertos de Brahms, ce nouveau disque de Stephen Hough, le confirme comme l’un des plus intéressants pianistes de la scène actuelle.