Après avoir fait paraître quelques disques sous étiquettes Harmonia mundi ou Lyrinx, le pianiste français Cédric Tiberghien a élu domicile chez le britannique Hyperion. Alors qu’un enregistrement de l’œuvre pour piano seul de Béla Bartók vient d’atterrir dans les bacs des disquaires, le vainqueur du Concours international Marguerite Long-Jacques Thibaud 1998 s’illustre également dans un répertoire plus secret, rarement fréquenté des solistes, à savoir celui de la musique de chambre de Mozart, plus précisément des Sonates pour violon et piano. Il s’achemine même vers une intégrale puisque figurent les sonates de jeunesse, souvent déprisées. Dans ces œuvres, Mozart joue des contrastes de timbres que lui permet la combinaison d’un instrument à archet et d’un clavier, en même temps qu’il tisse un véritable dialogue entre deux partenaires. De la galante conversation des premières œuvres, le Salzbourgeois donnera la pleine mesure de son génie dans la glorieuse trilogie finale (Sonates K481, 526 et 547) qui couronnent le corpus en majesté.
À cette rencontre entre deux instruments répond celle entre deux artistes, qui confirme ici un partenariat des plus accomplis (un premier volume est déjà paru) avec la violoniste Alina Ibragimova, don’t l’intégrale des Sonates pour violon seul d’Eugène Ysaÿe fut estampillée d’un CHOC par nos confrères du magazine Classica.