« Urbs Roma », qui demeura inédite jusqu'en 1974, n'est pas comptabilisée parmi les trois Symphonies officielles. C'est l'oeuvre d'un compositeur de vingt et un ans qui sait déjà tout sur la musique mais manque de discernement dans le choix de ses matériaux musicaux, parfois un peu lourds, parfois un peu légers, mais avec de jolies choses. Surtout, cette symphonie montre à quel point Saint-Saëns entendait se démarquer de l'influence classique. Influence qui apparaît plus nette dans la Symphonie no2, composée deux ans plus tard, plus courte de moitié, en dépit d'une tendance romantique très contrôlée. On ne présente évidemment pas la Danse macabre, morceau classique s'il en est, qui causa pourtant un énorme chahut lors de sa création.
Dans les deux Symphonies, les enjeux sont différents de ceux de la Symphonie « avec orgue » déjà enregistrée par les mêmes interprètes. Il faut équilibrer un son mozartien dans la Deuxième, plus beethovenien, et une énergie farouche plus moderne, mais aussi donner de la vie à des développements assez académiques, surtout dans « Urbs Roma». A la tête d'un orchestre brillant, Fischer est parfait sur toute la ligne, et notamment dans la Danse macabre, vive, précise et pleine de panache, menée par un excellent violon solo. Clairement, on s'ache mine vers une intégrale de référence. À suivre.