Jean-Charles Hoffelé
Artamag, France
mai 2024

Surprise !, l’orchestre ne manque pas à la Suite Holberg, Andrey Gugnin l’imaginant du clavier alerte de son beau Bechstein, faisant surgir autant de personnages que de paysages, vraie musique de scène pour dix doigts.

Ce que tant de pianiste refusent à Grieg, le génie de la narration, le cantonnant aux vertus illustratives d’un aquarelliste, Gugnin le possède à un degré singulier. C’est ce qui rend les deux cahiers de Pièces Lyriques si émouvants sous ses doigts : écoutez le petit ballet de la Sylfide, ses entrechats mystérieux, l’estompe jamais aussi debussyste de Phantom : quel Septième Cahier !

Tant de raffinement culminera dans l’Erotikon du Troisième Cahier, mais Andrey Gugnin emploiera également toute sa science pianistique aux variations de la Ballade, cahier majeur de la littérature pianistique romantique, qu’il joue en en accroissant les mystères.

Disque magique, peut-être le plus beau de ce pianiste qui ne laisse jamais de me surprendre ; il ne doit pas en rester là chez Grieg : la Sonate, d’autres cahiers des Pièces Lyriques veulent son art.

Artamag, France