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“It’s such a beautiful concerto,” he enthuses. “I always listened to it when I was really young. I love Tchaikovsky’s lyricism. It’s just full of beautiful melodies, and very passionate. There’s also a very Russian straightforwardness to its expression. For instance, if you compare him to Brahms, Brahms’s music is also full of expression, but it’s a more aristocratic and considered sort, and very deep. Tchaikovsky by contrast is more like every one of us. He says whatever he feels, unchecked.” The sessions themselves heightened that sense of immediacy, with Li positioned not in front of the orchestra as for a concert performance, but positioned instead at its centre, with the players circled all around him, allowing him the luxury of physical proximity even to the woodwind for their moments of close conversation.
Tchaikovsky wrote the concerto during the spring of 1878 from the Swiss resort of Clarens, overlooking Lake Geneva. This wasn’t so much a holiday as an escape—a prolonged trip abroad in the company of his brother and other friends, following the breakdown of his marriage a mere six weeks after the wedding had taken place in Moscow in July 1877. Still, that escape had proved to be such a tonic by early 1878, that when the party was joined by violinist Iosif Kotek—Tchaikovsky’s former student, close friend and also his erstwhile romantic obsession—Tchaikovsky was not only ready to be inspired by Kotek’s suggestion that he write a violin concerto, but so fired up by the idea that he wrote the entire work in the space of a month; and certainly, its cloudless music is full of the sense of renewed pleasure in life. Even if, as Li points out, it’s not so much the Swiss countryside that leaps off its score’s pages, but echoes of Russian folk music.
It’s the concerto’s dance elements that Li has then chosen to run with for the remainder of his programme, beginning with two ballet pieces. First, from Tchaikovsky’s 1876 ballet Swan Lake, the expressive “Russian Dance”—brimming with folky national fervour, and despite its striking virtuoso violin solo, composed in fact just before Tchaikovsky first met and became infatuated with Kotek. Then a brand-new arrangement for violin and orchestra of “Waltz of the Flowers” from Tchaikovsky’s 1892 masterpiece The Nutcracker, which Li describes as being “much more lyrical” in character.
Tchaikovsky’s Valse sentimentale, heard here in another transcription, may have begun life in 1882 as a piece for solo piano, but for Li it has violin-shaped associations. “This one doesn’t bring to mind a whole ballroom of dancers, as ‘Waltz of the Flowers’ does,” he muses. “I would describe it as a very lonely waltz. You’re dancing by yourself, a little sadly. For me it has similar vibes to Fritz Kreisler’s Liebesleid (Love’s Sorrow), which is a ländler—an Austrian folk waltz.”
The Valse-scherzo, Op 34 meanwhile was always intended as a violin piece—written for Kotek shortly before the Violin Concerto, in 1877, originally with piano accompaniment but soon orchestrated. “This is my favourite piece on the album, other than the Concerto,” says Li. “The other pieces are beautiful, expressive but relatively simple. The Valse-scherzo is a bit deeper, with lots of different characters. It’s the closest to the Concerto in expressive terms.”
The final piece on Li’s programme, the sweetly melancholic Nocturne, began life in 1873 as the fourth of the Six Pieces for piano, Op 19. However, it was Tchaikovsky himself who then recognised that its long-lined C minor lyricism was ripe for transferral onto a stringed instrument, and his cello and orchestra transcription premiered in February 1888 in Paris. Beloved by cellists ever since, it slips equally effortlessly onto the violin, and felt to Li like the perfect way to end his programme. “It has the same depth as the Valse sentimentale, and in fact contains a central waltz,” he explains. “Then, the way its final, high-register note decays is very sad, and very beautiful.” Beautiful, lyrical, drawing on Tchaikovsky’s beloved dance, and full of the direct emotion that so appeals to Li.
Charlotte Gardner © 2025
«C’est un concerto d’une telle beauté, nous dit Li avec enthousiasme. Je l’écoutais tout le temps quand j’étais très jeune. J’adore le lyrisme de Tchaïkovski. C’est plein de belles mélodies et très passionné. Il possède également une franchise d’expression très russe. Par exemple, si vous le comparez à Brahms, la musique de Brahms est également très expressive, mais elle est plus aristocratique, réfléchie, et très profonde. En revanche, Tchaïkovski est davantage comme chacun d’entre nous. Il dit ce qu’il ressent, sans aucune retenue.» Les séances elles-mêmes ont renforcé ce sentiment d’immédiateté, car Li ne jouait pas devant l’orchestre comme lors d’un concert, mais au contraire se tenait au centre avec les musiciens placés en cercle autour de lui, ce qui lui a offert le luxe d’une proximité physique, même avec les bois pendant leurs moments de dialogues intimes.
Tchaïkovski composa le concerto au printemps 1878 pendant son séjour dans la station balnéaire suisse de Clarens, qui surplombe le lac Léman. Il ne s’agissait pas tant de vacances que d’une échappatoire—un voyage prolongé à l’étranger en compagnie de son frère et d’autres amis, à la suite de l’échec de son mariage six semaines seulement après les noces de Moscou en juillet 1877. Cependant, cette fuite s’était révélée si stimulante au début de l’année 1878, que lorsque le groupe fut rejoint par le violoniste Iossif Kotek—l’ancien élève et ami intime de Tchaïkovski, mais également son obsession romantique d’autrefois—le compositeur était non seulement prêt à se laisser inspirer par la suggestion de Kotek d’écrire un concerto pour violon, mais tellement enthousiasmé par cette idée qu’il composa l’ouvrage en l’espace d’un mois; et certainement, sa musique sans nuages est pleine du sentiment d’un plaisir renouvelé dans la vie. Même si, comme le souligne Li, ce n’est pas la campagne suisse qui se lit dans les pages de la partition, mais des échos de la musique folklorique russe.
C’est avec les éléments de danse du Concerto pour violon que Li a choisi de poursuivre son programme, en commençant par deux pièces de ballet. Tout d’abord, extraite du Lac des cygnes (1876), l’expressive «Danse russe»—débordant de ferveur nationale folklorique, et malgré son saisissant solo de violon virtuose, composée en fait juste avant que Tchaïkovski ne rencontre Kotek et ne s’en éprenne. Vient ensuite un tout nouvel arrangement pour violon et orchestre de la «Valse des fleurs», tirée du chef-d’oeuvre de 1892 de Tchaïkovski, Casse-Noisette, que Li décrit comme étant d’un caractère «beaucoup plus lyrique».
La Valse sentimentale de Tchaïkovski, entendue ici dans une autre transcription, a été composée en 1882 pour piano seul, mais pour Li, elle possède des associations avec le violon. «Cette pièce n’évoque pas une salle de bal remplie de danseurs, comme pour la “Valse des fleurs”, explique-t-il. Je la décrirais comme étant une valse très solitaire. Vous dansez tout seul, un peu tristement. Pour moi, elle me fait penser au Liebesleid (Tristesse d’amour) de Fritz Kreisler, qui est un ländler—une valse folklorique autrichienne.»
Écrite pour Kotek peu avant le Concerto pour violon en 1877, la Valse-scherzo, op.34, fut conçue dès l’origine pour violon et piano, mais son orchestration suivit rapidement. «C’est ma pièce préférée de l’album, à part le Concerto, déclare Li. Les autres pièces sont belles, expressives mais relativement simples. La Valse-scherzo est un peu plus profonde, avec beaucoup de caractères différents. C’est celle qui ce rapproche le plus du Concerto en termes d’expression.»
La dernière pièce au programme de Li, le doux et mélancolique Nocturne, a vu le jour en 1873 comme quatrième des Six Morceaux pour piano, op.19. Cependant, Tchaïkovski reconnut lui-même que son lyrisme en ut mineur était mûr pour être transféré sur un instrument à cordes, et son arrangement pour violoncelle et orchestre fut créé en février 1888 à Paris. Adoré des violoncellistes depuis cette date, le Nocturne s’adapte tout aussi facilement au violon, et a semblé à Li comme la manière idéale de conclure son programme. «Il possède la même profondeur que la Valse sentimentale, et contient en fait une valse centrale, explique-t-il. Ensuite, la manière dont sa note finale s’éteint dans le registre aigu est très triste, et très belle.» Une page magnifique, lyrique, s’inspirant de la danse bien-aimée de Tchaïkovski, et pleine de l’émotion directe qui plaît tant à Christian Li.
Charlotte Gardner © 2025
Français: Francis Marchal