France was the country where Alexander Brailowsky enjoyed his first and, perhaps, greatest success. A sensational 1919 Paris début established him as the darling of the Parisienne chic and resulted in him becoming the most talked-of pianist in the country, a position which went unchallenged until the arrival of Artur Rubinstein and Vladimir Horowitz. France was also the first to witness (in 1924) what became known as Brailowskys 'Chopin marathon'—the presentation of the composer's complete piano works via a series of six weekly appearances. Although he was by no means the first to undertake such a feat, he captured the headlines in an unprecedented fashion. (One of the six concerts, incidentally, contained not only both concertos and the Andante spianato and
Grande polonaise brillante but also the
Variations on La ci darem la mano, the
Fantasia on Polish Airs and
Krakowiak!) Despite Brailowskys pronounced sympathy for all the romantics, notably Liszt and Schumann, he was, from that moment, a Chopin specialist. It proved to be the ultimate compliment: for Brailowsky Chopin was the greatest composer for the piano', his music having 'more poetry, more idealism' than that of any other. Certainly his Chopin interpretations, as recorded here at least, meet Brailowsky s criteria for the successful rendition of Chopin's music, namely that it should always be very fluent, fluid, delicate, airy and capable of great variety of colour.') Chopin remained an obsession throughout Brailowsky's life: more than four and a half decades later, for example, on the 150th anniversary of the composer's birth, he repeated his Chopin marathon in New York and Brussels.
Alexander Brailowsky was born in the Ukrainian city of Kiev on the 16th February 1896. He confessed that he did not know when he began to play the piano.
Playing, from the start, seemed to come natural to me. Even technic itself was made a childhood pastime forme. My father, a musical amateur of fine taste and cultivation, played the piano well. He showed me the first steps and helped me over the early stages. I can remember, when I was only five, how my father and I used to sit at the piano and play scales together, each of us trying to see which one would get to the top of the keyboard first.
The boy was only eight when he began studies at the Kiev Conservatory under the wing of its much respected director, Vladimir Puchalski, a former Leschetizky pupil. (Legend has it that it was here that the boy was discovered by Rachmaninov. Visiting the Kiev Conservatory in his capacity as Covernment Inspector of Music Schools, Rachmaninov was especially struck by the eleven year old Brailowsky and prophesied an outstanding career.) On the advice of Puchalsky, and thanks to the beneficence of some wealthy relatives, Brailowsky went to Vienna in 1911 in order to work with Leschetizky. He remained there until the outbreak of the First World War when he left for Switzerland where Busoni took an interest in his career. It was only after the restoration of peace that Brailowsky was able to make his way to his goal: France.
There he sought out the legendary Francis Planté and chose to settle.
A successful New York debut at the Aeolian Hall on the 19th November 1924 signalled the start of an international career. (He ultimately settled in New York where he died on the 25th April 1976.) Extensive tours, embracing every continent, became the pattern of his life. Throughout what was to prove a fabled career he was invariably categorised as a virtuoso rather than an intellectual though Brailowsky insisted that he was 'never trained to consider the mechanical side of piano playing of supreme and overwhelming importance'. Brailowsky had that certain something—the fashionable word 'charisma' inevitably comes to mind—which made him a firm and fond favourite of audiences in so many parts of the world. To a great degree he conjured-up the idealised image of a concert pianist:
a tall, slender figure bowed over the keyboard—as though he loved it—Brailowsky sits as though entranced by the music he evolves, as though utterly oblivious to the listeners who sit before him as under a spell.
Later observers, Abram Chasins for one, considered Brailowsky worked 'harder at the keyboard than anyone else'. It prompted Chasins to wonder
whether some of his appeal may not derive from the kinship we feel for one who struggles as we all do in some way or other, from the pleasure we get when we witness a final victory over obvious difficulties.
Brailowsky might never have been a pianist's pianist but he was, most assuredly, lionised by a vast, adoring public.
C’est en France qu'Alexander Brailowsky connut son premier et peut-être son plus grand succès. Des débuts sensationnels à Paris en 1919 firent de lui le chouchou du Tout-Paris et lui valurent de devenir le pianiste le plus renommé du pays, réputation que seule l'arrivée d'Artur Rubinstein et de Vladimir Horowitz viendrait remettre en question. C’est également en France (en 1924) qu'eut lieu le premier des marathons Chopin de Brailowsky—la présentation de l'intégrale pour piano de ce compositeur dans une série de concerts hebdomadaires pendant six semaines. Loin d'être le premier à se lancer dans une telle entreprise, il défraya cependant la chronique comme jamais auparavant. (Notons à propos que l'un des six concerts offrait au programme non seulement les deux concertos et l'Andante spianato et
Grande Polonaise brillante mais aussi les
Variations sur La ci darem la mano, la
Fantaisie sur des airs polonais et
Krakowiak!) Ressentant une forte affinité pour tous les Romantiques, notamment Liszt et Schumann, Brailowsky pourtant dès ce moment-là se posa en spécialiste de Chopin. Compliment par excellence: Brailowsky estimait que Chopin était le plus grand compositeur pour le piano' et que sa musique renfermait 'plus de poésie, plus d'idéalisme' que toute autre. Il est certain que ses interprétations de Chopin, tout au moins celles des enregistrements que voici, répondent aux critères posés par Brailowsky pour rendre fidèlement la musique du maître, à savoir 'aisance, délicatesse, ampleur et une aptitude à varier sans fin la couleur…' Brailowsky resterait obsédé par Chopin sa vie entière: ainsi, plus de quarante-cinq ans plus tard, pour le 150e anniversaire de la naissance du compositeur, il renouvela son marathon Chopin à New York et à Bruxelles.
Alexander Brailowsky naquit à Kiev en Ukraine le 16 février 1896. Il avoua ne pas vraiment savoir à quel âge il s'était mis au piano.
Le piano, dès le début, fut comme une seconde nature. Même l'apprentissage de la technique prit l'allure d’un ¡eu d’enfant. Mon père, un mélomane raffinée cultivé, était un bon pianiste. Il m'enseigna les rudiments et me guida dans un premier temps. Je me souviens, je n'avais que cinq ans et mon père et moi nous installions ensemble au piano pour faire des gammes, pour voir qui arriverait en haut du clavier le premier.
Il n'avait que huit ans lorsqu'il commença ses études au Conservatoire de Kiev sous l'aile de son directeur fort respecté, Vladimir Puchalski, ancien élève de Leschetizky. (On raconte que c'est là que le jeune garçon fut découvert par Rachmaninov. Durant une visite au Conservatoire de Kiev en sa capacité d'Inspecteur gouvernemental des Écoles de musique, Rachmaninov fut particulièrement frappé par Brailowsky, alors âgé de onze ans, et lui prédit une carrière exceptionnelle.) Sur les conseils de Puchalski, et grâce à la générosité de certains membres riches de sa famille, Brailowsky partit pour Vienne en 1911 pour travailler avec Leschetizky. Il y resta jusqu'au début de la Première Guerre Mondiale puis partit pour la Suisse où Busoni s'intéressa à sa carrière. Ce n'est qu'une fois la paix revenue que Brailowsky réussit à atteindre le but qu'il s'était fixé, la France. Et c'est là qu'il décida de s'installer après avoir déniché le célèbre Francis Planté.
Un début triomphal à New York au Aeolian Hall le 19 novembre 1924 lança sa carrière internationale. (Il finit d'ailleurs par s'installer à New York où il mourut le 25 avril 1976.) Des tournées de grande envergure, englobant chaque continent, devinrent son mode de vie. Tout au long d'une fabuleuse carrière, Brailowsky se vit constamment classé parmi les virtuoses plutôt que les intellectuels et pourtant il insistait sur le fait qu'il n'avait jamais été formé à considérer le côté mécanique du jeu pianistique comme l'élément suprême et dominant'. Brailowsky semblait touché par la grâce divine, et ses publics à travers le monde lui témoignèrent une préférence affectueuse. Dans une large mesure il incarnait le concertiste idéal:
une silhouette longue, élancée, penchée sur le clavier—comme dans un geste d'amour—Brailowsky semble envoûté par la musique qu'il déroule, apparemment totalement inconscient de la présence des auditeurs qui sont là devant lui, sous le charme.
Plus tard certains critiques, parmi lesquels Abram Chasins, estimèrent que Brailowsky travaillait 'plus dur que quiconque au clavier'. Chasins se demanda même
si en partie son charme ne vient pas de l'affinité que nous ressentons pour un homme qui lutte comme nous tous chacun à notre façon, et du plaisir que nous avons à le voir sortir victorieux de réelles difficultés.
Si Brailowsky ne fut jamais reconnu par ses pairs, du moins fut-il littéralement porté aux nues par un large public qui l'adorait.