Beethoven commença à noter des idées pour son Concerto pour piano nº 4 en sol majeur, op.58, au début de l’année 1804, mais les principales esquisses, dont certaines nous sont parvenues, furent écrites au cours des deux années suivantes. Une version était prête en juillet 1806, lorsque Beethoven en donna un exemplaire à son frère Carl pour qu’il le porte chez Breitkopf & Härtel à Leipzig afin d’être publié; mais ce projet ne se concrétisa pas. Le concerto fut manifestement joué en privé en mars 1807, puis vendu à un éditeur viennois local, le Kunst- und Industrie-Comptoir (ou Bureau des arts et d’industrie), ainsi qu’à Muzio Clementi qui devait le publier à Londres. Malheureusement, la copie destinée à Londres n’arriva jamais, mais le Comptoir fit paraître l’œuvre en août 1808. À cette époque, Beethoven n’avait pas encore joué ce concerto en public et, quand ce fut le cas, le 22 décembre de la même année (au cours d’un concert d’une durée de quatre heures entièrement consacré à sa musique), il sentit qu’il devait faire quelque chose de novateur. Son élève Carl Czerny rapporta que Beethoven joua ce concerto de façon très extravagante à cette occasion, ajoutant beaucoup plus de notes que celles qui étaient imprimées. Ces notes supplémentaires nous sont parvenues sous forme esquissée dans une copie manuscrite de l’œuvre, et l’auteur de ces lignes en a reconstruit une version probablement très proche de ce que Beethoven a joué.

Exceptionnellement, ce concerto commence par le piano seul, l’orchestre répondant ensuite à la première phrase. Le reste du mouvement s’inscrit dans la forme standard de premier mouvement, mais le début montre que le soliste et l’orchestre entretiendront des relations d’une inhabituelle proximité. Le deuxième mouvement reprend cette idée, avec des éclats de colère de l’orchestre à l’unisson auquel le piano répond par de doux accords, avec la pédale douce (la première fois que Beethoven l’indique). Peu à peu, la colère de l’orchestre s’apaise et le mouvement s’achève paisiblement. Certains auteurs ont suggéré qu’il s’agirait d’un portrait d’Orphée domptant les bêtes sauvages ou les Furies, mais la musique n’est pas aussi précise. Elle correspond à toute sorte de situation où la colère diminue peu à peu par le biais de réponses placides. Dans le finale, les trompettes et les timbales se font entendre pour la première fois, comme si elles célébraient la victoire du piano sur l’orchestre dans le mouvement précédent. Le finale commence en réalité hors de la tonalité, en ut majeur, pour convenir aux trompettes et aux timbales, mais il se dirige avec conviction vers la tonalité d’origine qu’il atteint avant la fin, en passant en chemin par plusieurs autres tonalités.

extrait des notes rédigées par Barry Cooper © 2020
Français: Marie-Stella Pâris

Im Frühjahr 1804 schrieb Beethoven erste Einfälle zum Klavierkonzert Nr. 4 G-Dur op. 58 nieder; der Hauptteil der teilweise erhaltenen Skizzen jedoch wurde in den zwei Folgejahren notiert. Im Juli 1806 war bereits eine erste Fassung fertig, und Beethoven gab seinem Bruder Carl eine Abschrift zur Einreichung bei Breitkopf & Härtel in Leipzig mit; daraus wurde jedoch zunächst nichts. Offenbar wurde das Konzert im März 1807 aufgeführt und an einen Wiener Verlag verkauft, das Kunst- und Industrie-Comptoir (oder Bureau des arts et d’industrie), außerdem an Muzio Clementi, der es in London veröffentlichen sollte. Leider kam die für London bestimmte Abschrift nie dort an; das Comptoir allerdings brachte das Werk im August 1808 heraus. Bis dahin hatte Beethoven das Konzert noch nicht öffentlich gespielt. Als es am 22. Dezember 1808 schließlich in einem vierstündigen, reinen Beethoven-Abend dazu kommen sollte, meinte er, etwas Neues bringen zu müssen. Sein Schüler Carl Czerny berichtet, dass Beethoven das Konzert bei dieser Gelegenheit sehr „muthwillig“ gespielt und viele Töne hinzugefügt habe, die nicht in der Partitur standen. In einer Partiturabschrift des Werks haben sich diese zusätzlichen Töne in Skizzenform erhalten; der Autor hat daraus eine Fassung rekonstruiert, die wahrscheinlich jener nahekommt, die Beethoven gespielt hat.

Außergewöhnlich ist der Anfang für das Klavier allein, dessen Phrase dann vom Orchester beantwortet wird. Im Übrigen steht der Satz in der gleichen Form, wie sie bereits für das erste Klavierkonzert; der Beginn jedoch zeigt an, dass das Verhältnis von Solo und Tutti hier ungewöhnlich eng ist. Der zweite Satz greift diesen Gedanken auf: Die schroffen Gesten des Orchesters beantwortet das Klavier mit zarten Akkorden, zu spielen mit Pianopedal, wie Beethoven hier erstmals vorschreibt. Der Zorn des Orchesters wird nach und nach beschwichtigt, und der Satz endet ruhig. Manche Autoren meinen, es handele sich um eine Darstellung des Orpheus, der wilde Tiere oder Furien beruhige; doch gibt die Musik das so genau nicht her. Sie steht für jede Situation, in der Wut durch sanfte Gegenrede schrittweise besänftigt wird. Im Finale kommen endlich Trompeten und Pauken zum Einsatz, als feierten sie den Sieg des Klaviers über das Orchester im Satz davor. Der Satz beginnt in der „falschen“ Tonart, in C-Dur, das den Pauken und Trompeten mehr liegt. Doch arbeitet er sich in seinem Verlauf, etliche andere Tonarten durchstreifend, überzeugend zur Grundtonart durch.

aus dem Begleittext von Barry Cooper © 2020
Deutsch: Friedrich Sprondel